25 mars 2022 Hors série Outils
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Découvrir ODASE, partie I : définir les ontologies

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Il était une fois une entreprise qui avait un système d’information. Dans ce système prospéraient différents applicatifs, plus ou moins récents et plus ou moins bien maintenus. Même s’ils formaient un ensemble hétéroclite et souvent assez bancal, tous ces applicatifs avaient bon nombre de points communs. Premièrement, ils parlaient souvent des mêmes choses (de « clients », de « contrats », de « factures », de « produits »…) Deuxièmement, ils étaient mal documentés, vraiment très mal documentés. Troisièmement, ils faisaient l’objet d’une lutte sans relâche : les équipes techniques refusaient de porter la connaissance fonctionnelle de ces outils, et les équipes fonctionnelles refusaient d’admettre que les équipes techniques ne connaissaient pas leurs règles de gestion.

Les problèmes de cette entreprise étaient aussi épineux que désespérément ordinaires.

Aujourd’hui, notre invité Rémi Le Brouster est avec nous pour parler d’une solution, nommée ODASE, visant à résoudre les problèmes de cette entreprise.

Hightest : Bonjour Rémi ! Tu es directeur technique adjoint de la solution ODASE, et tu étais précédemment développeur. Au cours de ta carrière, as-tu déjà été impliqué au sein d’une entreprise comme celle dont on parlait à l’instant ?

Rémi Le Brouster : Bonjour Hightest ! Ca m’est en effet arrivé, et c’est aussi pour cela que je me suis beaucoup investi pour rejoindre ODASE. J’ai été dans une entreprise très orientée métier, avec une problématique de migration d’un ancien logiciel vers un nouveau, où il fallait donc recouvrer et réimplémenter les règles de gestion. L’ancienne application datant, les spécialistes des différentes parties du métier n’étaient plus tous là, et ceux qui les avaient remplacés étaient parfois contraints de nous répondre de refaire pareil, faute de documentation métier suffisante, ce qui impliquait de fouiller dans le code

Cela était d’autant plus déroutant que la fiabilité de l’ancien logiciel était contestée, donc il fallait avancer en marchant sur des œufs.

Et évidemment, en voulant réimplémenter les comportements métiers, qu’ils soient historiquement bien réalisés ou fautifs, les développeurs introduisaient aussi de nouveau bugs, ce qui est le lot de presque tout développement.

Je pense également que ce genre de problématiques arrive dans beaucoup d’entreprises, mais avec le chef de service informatique / responsable R&D qui fait le tampon entre le métier et les développeurs, ce qui invisibilise le problème pour ces derniers.

H : Quel est l’objectif d’ODASE ?

RLB : L’objectif d’ODASE est de séparer intégralement le métier de la technique. Le métier doit être garant de la partie métier, tout comme les développeurs doivent se concentrer sur le code et ses problématiques techniques. Pour cela, il faut un outil capable de faire la passerelle entre les deux, se basant donc sur la documentation métier, et qui soit interrogeable via des applications, en leur retournant les résultats calculés souhaités. Cela permet aussi que cette documentation métier soit nécessairement à jour et en phase avec les applications.

Habituellement, dans les systèmes d’information :

• Les spécifications métier peuvent être éparpillées, redondantes, incomplètes, incorrectes, ambiguës.
• Le nombre de lignes de code peut être très important.
• Les changements dus au métier affectent toute l’implémentation.
• Ces changements métiers sont rarement bien documentés, bien qu’ils devraient l’être.
• Le debugging porte tant sur la technique que sur le métier puisque les experts métier n’ont pu intervenir en amont de l’implémentation.

Mettons qu’un SI ait un client lourd et une appli web, voici à quoi cela ressemble classiquement :

Il est courant de trouver des spécifications métier redondantes voire contradictoires les unes envers les autres. Chacune vit sa vie.

Avec ODASE, un certain nombre de choses changent.

• Le métier et la technique sont clairement séparés.
• Le métier est défini en un point unique (l’ontologie et les règles associées).
• L’ontologie est validée en amont avec les experts métier grâce aux explications.
• Il ne peut pas y avoir de contradictions entre le métier et l’implémentation technique.
• Le nombre de lignes de code est très réduit (il ne couvre que la technique).
• Les changements métier ne portent que sur l’ontologie.
• L’ontologie est une documentation de la vérité métier, toujours à jour.
• Les tests de type informatique ne portent que sur la technique.

On se retrouve donc avec une configuration comme suit :

ODASE permet de centraliser les modèles métiers et devient une source de vérité fiable.

H : Comment fonctionne ODASE ?

RLB : Notre fonctionnement est qu’un·e ontologue se charge de la modélisation du métier sous forme d’ontologies, et idéalement cela se fait en interaction forte avec un·e ou plusieurs spécialiste·s métiers, qui formulent le fonctionnement métier, et valident au fur et à mesure l’expression ontologique du métier. L’ontologue s’appuie aussi généralement sur de la documentation, et parfois même du code.

L’ontologie se découpe principalement en une représentation des concepts, de leurs attributs et de leurs liens entre eux, et en une spécifications des règles métiers qui définissent l’interaction entre ces différents éléments. Ces règles métiers sont des propositions logiques, ce qui signifient qu’elles sont tout le temps vraies, et qu’il n’y a aucune notion d’ordre entre elles.

Description de concepts d’une ontologie simple de démonstration. Dans cet exemple, il s’agit d’une application de location d’œuvre d’art. On voit que pour un contrat de location, on a plusieurs propriétés : une durée de location, un un prix total, un locataire…
 
Fichier contenant les règles métiers de l’ontologie. On voit ici que chaque règle de ce ficher est exprimée sous forme de conditions : si ceci, alors cela. Par exemple, on voit que si l’artiste est décédé, alors le contrat de location d’œuvre d’art comprend un supplément (afin de promouvoir les artistes vivants).
Afin de valider ces règles métiers, on peut implémenter des cas de tests, et vérifier les résultats. On peut également enregistrer les résultats des différents cas de test, afin que l’outil indique les changements lors d’exécutions futures.
Détection du changement d’un résultat de test
Détail du changement d’un résultat de test.

H : Pour parler en langage de testeur, ODASE permet de réaliser une analyse statique automatisée du référentiel métier… C’est top ! 

RLB : Notre outil permet également l’explicabilité de ces résultats, pour savoir par exemple pourquoi on obtient ce prix, ou pourquoi telle promotion ne s’est pas appliquée.
Explication du montant de 6€ de la réduction pour jeune locataire.

On obtient ainsi une représentation du métier spécifique, compréhensible et validée par le métier, que l’on peut faire évoluer facilement.

H : Mettons qu’ODASE soit installé dans une entreprise où travaillent des testeurs. Quels sont les changements à prévoir dans le quotidien de ces testeurs ? Quelle interaction avec ODASE prévoyez-vous ?

RLB : Tout dépend du contexte. Par exemple, si les testeurs ont une bonne connaissance métier, il peut être pertinent pour l’ontologue d’échanger avec eux, pour essayer d’en extraire de la connaissance métier, en complément des autres sources disponibles.

Dans ce contexte de bonne connaissance métier des testeurs, ou s’il y a une application legacy, ils peuvent aussi spécifier des cas de tests, et les résultats attendus. Cela permettra de valider que le métier est bien couvert, et de garder un œil sur des cas particulièrement complexes, stratégiques, ou historiquement problématiques, en vérifiant l’impact des évolutions sur le résultat des tests.

Les testeurs peuvent également valider, dans les applications techniques, que les résultats obtenus sont les bons. En effet, même si le métier est juste, si les applications qui interrogent ODASE ne fournissent pas les bonnes informations, c’est-à-dire s’ils envoient une mauvaise valeur ou omettent une variable nécessaire dans la construction du JSON de la requête envoyée (dans le cas d’une architecture client/serveur), le résultat sera erroné. Dans cette continuité, les testeurs peuvent également porter leur attention sur l’évolution de l’API, par exemple suite à l’évolution des informations nécessaires d’un point de vue métier, pour tester que ces évolutions ont bien été prises en compte techniquement dans les applications.

H : Quels types de profils deviennent ontologue ?

RLB : Il s’agit en général de docteur·e·s en informatique spécialisé·e·s dans la représentation des connaissances.

H : L’approche d’ODASE rappelle celle du BDD (behavior driven development). Comment se situe ODASE vis-à-vis des outils de BDD ?

RLB : Notre approche étant basée sur des propositions logiques toujours vraies, elle est fondamentalement orientée état. Ainsi, il n’y a pas du tout la notion de « When » des scénarios « Given … When … Then … ». Un état partiel est transmis à ODASE, et ODASE complète le reste. Le comportement, lui, est implémenté au niveau de l’applicatif, de façon technique.

De même, nous cherchons à représenter la réalité métier, de façon indépendante des fonctionnements attendus. Ainsi, ce ne sont pas des tests à passer, ni une volonté stratégique, commerciale ou produit quelconque qui vont régir l’ontologie. La réalisation de l’ontologie est avant tout une quête de la plus pure réalité métier. Les choix ontologiques sont uniquement faits en ce sens. Par contre, on peut s’adapter pour modéliser une partie de cette réalité métier avant une autre.

H : Merci Rémi pour ton temps et tes explications !

Retrouvez l’intégration d’ODASE dans le quotidien des équipes techniques dans la deuxième partie de cet article !

Découvrir ODASE, partie II : intégrer les ontologies dans le SI

 

PS : Si vous souhaitez en savoir plus, voici l’adresse d’ODASE : info@odase.io

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