Le mois dernier, avec Rose Lutz de Alt QA, nous avons parlé d’une déformation professionnelle fréquente chez les QA : le pessimisme.
Nous revenons ce mois-ci avec un nouvel épisode de “Comment les QA voient le monde”, axé sur un autre trait courant : l’empathie !
Se mettre dans la peau des autres : la base !
Rassurez-vous, on ne vous parle pas de devenir un Whisperer comme dans la saison 9 de Walking dead*, mais plutôt de développer cette force des QA qu’on nomme souvent “empathie”.
(*) les Whisperers se camouflent sous une peau de zombie pour passer inaperçus et vivre parmi les vrais zombies.
L’empathie, c’est être capable de voir le monde d’un autre point de vue que le sien. En tant que QA, on fait ça tout le temps, pour aborder le produit testé sous différents angles.
Avant d’aller plus loin, distinguons quand même l’empathie de la sympathie et de la compassion : lorsqu’on est empathique, on comprend les perceptions et sentiments des autres, mais pour autant on garde une certaine distance affective. Aussi, si vous trouvez un bug à la soumission d’un formulaire d’inscription sur Parcours Sup, ce sera normal de ne pas pleurer parce que votre avenir sera foutu !
Quand on parle de l’empathie des QA, on pense avant tout à “se mettre dans la peau des utilisateurs”.
Pourtant, l’empathie est multi-dimensionnelle :
sur l’axe du “qui”, l’empathie s’applique aux utilisateurs, mais également au reste de l’équipe, notamment à l’équipe de développement.
sur l’axe du “quoi”, on cherche certes à imaginer les ressentis des utilisateurs, mais également leurs motivations.
Lever au plus tôt un mystère inutile
Mettons, par exemple, que l’équipe travaille sur un produit qui s’étoffe peu à peu. Chaque membre comprend parfaitement la logique de ce produit, les spécifications sont bien connues, suffisamment complètes et semblent correspondre en tous points au besoin exprimé.
Eh oui, “semblent”… Car en effet, comment l’affirmer ? Le 7ème principe du test logiciel est l’illusion d’absence de défaut. La seule vérification du logiciel ne suffit pas, car ce qui est spécifié est souvent incomplet vis-à-vis des besoins réels, dont une partie reste tacite. L’empathie permet alors de se poser des questions qui comblent les vides.
“Le formulaire doit être iso-fonctionnel… certes… et en effet, si on compare les fonctionnalités seules, la correspondance entre le nouveau système et l’ancien semble adéquate. Mais proposer un produit “iso-fonctionnel” suffit-il ? Comment travaillent les personnes ?”
On testera différemment en sachant que :
Les personnes devront remplir le formulaire en moins de 15 minutes en utilisant la fonctionnalité, sous peine de subir l’impatience et la colère de leur clientèle mise en retard
Elles utilisent des PC assez lents avec une connexion parfois instable
Elles auront besoin de pouvoir remplir le questionnaire en étant hors connexion
Elles naviguent au clavier plutôt qu’en utilisant la souris
Ou encore, elles ont l’habitude d’utiliser le même logiciel depuis des années et ne sont pas forcément à l’aise avec l’informatique en-dehors de ça
Décrypter les besoins cachés
Parfois, on découvre ces informations en fin de projet, ce qui produit une forte résistance au changement. Vous connaissez déjà le shift left, rappelez-vous, le rôle de QA c’est aussi challenger les specs. Alors autant anticiper et se poser la question dès le début : pour qui créons-nous ce logiciel ? À quoi ressemble le quotidien de ces personnes ? Quelles sont leurs pratiques et leurs attentes secrètes ? Pour ne pas découvrir ces informations trop tard, notre rôle de QA c’est aussi de questionner au plus tôt les POs et UI/UX Designers pour connaître ces informations.
Levons donc au plus tôt ce mystère inutile !
Une suggestion pour démarrer : en tant que QA, participez aux ateliers de connaissance de la cible. Si aucun atelier n’est prévu, suggérez l’idée et faites participer vos collègues : la qualité est un travail d’équipe, bien plus vaste que le testing seul.
Deux modèles d’atelier permettant de développer la connaissance de sa cible : la carte d’empathie et les personas. Ces modèles sont proposés en ligne gratuitement par la société Atlas Management.
L’empathie au service de projets plus sereins
Mais l’empathie s’applique de manière plus large, par rapport à l’ensemble de notre équipe, notamment les devs : n’oublions pas que notre rôle est de trouver et leur remonter des bugs dans le fruit de leur travail : la diplomatie s’impose ! Même s’il s’agit davantage de la capacité à communiquer, dans les faits réussir à comprendre comment les devs peuvent percevoir les choses aide à avoir une communication plus cordiale (“il y a un bug” vs “tu as mal codé” : merci la CNV !)
D’ailleurs, en tant que QA, nous nous attachons nous aussi au fruit de notre travail, nous connaissons donc bien les émotions que peuvent ressentir les devs quand leur travail fait l’objet de demande de changements, voire de suppression.
Chaque membre de l’équipe mérite une écoute respectueuse de ses émotions, qui n’est qu’un signal (positif ou négatif, anodin ou significatif) de la santé du projet.
Les motivations sont plus variées que ce qu’on imagine
Souvent, on pense l’empathie uniquement par rapport à l’affect : qu’est-ce que pourrait ressentir l’utilisateur ? Mais il y a aussi un aspect plus factuel, qui consiste à identifier les comportements de l’autre. On sort du ressenti, on entre dans la motivation.
Ce deuxième aspect est particulièrement utile pour les tests end-to-end. Il ne s’agit pas juste de faire un parcours et vérifier que tout se passe comme demandé. On cherche surtout à incarner une vraie personne pour reproduire ses comportements en partant de son intention initiale : quel objectif vise-t-elle ? Quelle attitude a-t-elle (par exemple users, mis-users, abusers) ? Et on voit si le cheminement est fluide et robuste.
Enfin, dans le cas des tests exploratoires on active les deux – ressenti et motivation – simultanément pour se faire une idée de l’application et trouver des dysfonctionnements de tous ordres : utilisabilité, habitudes, failles, etc.
Pour conclure
L’empathie ne se résume donc pas à une simple qualité relationnelle, mais c’est un véritable moteur de performance dans le monde du test logiciel. En se mettant dans la peau des autres – dans notre équipe ou au-delà, parmi la multitude de profils pouvant utiliser notre produit – on réinvente notre façon de concevoir, de tester, de travailler ensemble.
Reste à trouver vos moyens de développer ce super-pouvoir ! Comment procéderiez-vous ?
Le mois dernier, avec Rose Lutz de Alt QA, nous avons parlé d’une déformation professionnelle fréquente chez les QA : tout doit être précis, tout doit être carré.
Nous revenons ce mois-ci avec un nouvel épisode de “Comment les QA voient le monde”, axé sur un autre trait courant : le pessimisme !
“Tout ce qui est susceptible d’aller mal ira mal”
(“Anything that can go wrong, will go wrong”)
C’est pas nous, c’est Murphy qui le dit, dans une loi très sérieuse qui porte son nom. Elle pose comme principe que :
“S’il existe plusieurs façons de faire quelque chose et qu’au moins l’une de ces façons peut entraîner une catastrophe, il se trouvera forcément quelqu’un pour emprunter ce chemin”.
Dans la vraie vie, ce “quelqu’un” ce sera l’utilisateur final. Alors oui, c’est vrai, imaginer le pire ça casse l’ambiance, on est d’accord. Mais nous, les QA, c’est notre rôle de voir ce qui peut mal tourner, parce que si on ne l’anticipe pas, ce sera l’utilisateur final qui le fera… Et là, ça peut vraiment être une catastrophe !
Les logiciels ne sont pas des bateaux
“Pardon, mais on en reparle du Titanic ? Sans doute par excès d’optimisme (orgueil ?), il a notamment été construit avec trop peu de canots de sauvetage, pour sauver son look et parce qu’il était prétendument insubmersible. Et pourtant, le pire est arrivé : Jack est mort noyé !”
Le Titanic avait été très soigneusement conçu (avec de nombreux aller-retour avant de valider les plans). Avant d’accueillir son public, il avait également fait l’objet de nombreux tests :
tests de vitesse
tests des portes étanches
tests des canots de sauvetage (sont-ils en bon état, contiennent-ils bien tout ce qu’il faut… notamment des boîtes à biscuits et des gobelets ?)
tests de télécommunication par télégraphie…
(Si vous voulez en savoir plus, nous vous invitons à lire cet article !)
Pourtant, si le Titanic avait été un logiciel, les QA auraient certainement refusé de dire qu’il était insubmersible. Comment apposer un terme aussi flatteur et définitif sur un système complexe ?
De plus, les QA auraient certainement imaginé des tests un peu étranges :
Et si tout le monde décidait de se rendre à babord en emportant toutes ses valises ? Et en poussant tous les meubles à babord aussi ? Pendant un orage exceptionnel ? Est-ce que ça aurait une chance de faire basculer le bateau ? De casser le pont ?
Et si le système d’éclairage électrique tombait en panne en pleine nuit ? Une alternative pourrait-elle éclairer les couloirs et les escaliers ? Pendant combien de temps ?
Et si un feu se déclarait dans la cuisine ? Dans la soute ? Sur le pont ?
Et si le bateau croisait… imaginons… un énorme iceberg ? S’il était positionné à X mètres, sachant que le bateau navigue à X nœuds, pourrait-on le contourner ?
Et si on manquait de nourriture (qu’elle soit avariée, ou qu’elle tombe par-dessus bord, ou …) ?
Et si des pirates embarquaient à notre insu ?
Et si le capitaine avait une crise cardiaque ?
Et si un groupe de cachalots prenait le bateau pour un jouet ?
…
La liste est sans fin.
Mais pourquoi tant de pessimisme chez les QA ?
Un début d’hypothèse… Ce n’est pas seulement parce que notre mission est de trouver des défauts. C’est plutôt qu’elle nous amène à déclencher des défaillances ! Le monde numérique nous permet de mettre en œuvre les scénarios les plus farfelus : en effet, dans le pire des cas, on redéploie l’environnement de test et rien n’est véritablement cassé. Notre imagination ne rencontre aucune limite tangible et on peut vraiment voir le pire arriver, en environnement de test. C’est peut-être pour cette raison que, lorsque nous revenons dans le monde physique, on continue d’imaginer les pires scénarios ; on en a vu tellement se produire, y compris de très improbables.
Difficile, donc, de baisser sa garde quand notre métier consiste non seulement à prévoir le pire… mais à le déclencher.
Le pessimisme est créatif
Nous, on se dit que c’est un peu notre capacité spéciale : celle de voir ce que les autres ne voient pas.
Car oui, tout le monde pense toujours au “happy path”, par contre, arriver à voir les “sad paths”, c’est moins évident.
D’ailleurs, c’est aussi assez créatif d’imaginer tout ce qui pourrait (mal) se passer. Pour ça, on a aussi une technique : toujours penser à incarner 3 types d’utilisateurs différents. Les “users” (les internautes classiques), les “mis-users” (qui enchaînent les gaffes, cliquent à côté, oublient ce qu’il faut faire…) sans oublier les “abusers” (aux mauvaises intentions).
Attention, on tient vraiment à préciser que c’est un pessimisme “professionnel” !
Autant que possible, laissez-le entre votre chaise de bureau et votre clavier pro, pour ne pas sombrer dans la déprime une fois de retour à la maison. Après… il est possible que vous en rameniez un peu chez vous tout de même. Dans votre vie de tous les jours, vous vous surprendrez à porter un regard beaucoup plus soupçonneux sur les sites web et applis en tous genres. “Ma commande est-elle vraiment passée ? Pourquoi devrais-je faire confiance à ce mail de confirmation ? Ma commande est en retard… Et s’il y avait eu un micmac ? Et si on échangeait ma commande avec celle de quelqu’un d’autre ?”
Le pire, c’est que parfois, vous aurez raison. Mais vous risquez aussi de perdre vos amis si vous poussez le bouchon trop loin (qui aime les rabat-joie ?) 😀
Pour conclure
Tant que ça reste un pessimisme professionnel, qu’on garde pour le boulot, il faut le voir comme un atout, car oser regarder les risques en face c’est aussi la garantie de toujours prévoir un plan B… et donc au final de minimiser les risques !
Alors, la prochaine fois que vous croisez la route de QA un peu trop pessimistes à votre goût, souvenez-vous : on est justement là pour ça !
Vous voulez rejoindre le métier du test et vous vous demandez à quelles déformations professionnelles vous vous exposez ?
On vous propose, avec humour et dérision, un petit tour de la question dans une série d’articles !
Cette série a été écrite à quatre mains avec Rose Lutz, consultante QA chez Alt QA. Nous vous invitons vivement à suivre la page LinkedIn de cette société, qui contient beaucoup de contenu intéressant sur le métier du test et la qualité logicielle !
“À une vache près”, pour nous c’est pas assez précis !
Le langage courant est un tissu d’ambiguïtés. Et le problème de l’ambiguïté, c’est que c’est un nid à bugs. Les QA ont donc tendance – et même doivent – prêter une attention soutenue à ces imprécisions, et le plus en amont possible.
D’accord, mais en quoi cela peut constituer une déformation professionnelle ? Parce que notre esprit suspicieux va avoir tendance à décortiquer des affirmations et des consignes en “poussant un peu le bouchon”… Même quand il s’agit d’œuvres culturelles !
Vous en doutez encore ? Voici quelques exemples cinématographiques et musicaux qui nous, nous font bugger !
“Les Gremlins ne doivent pas être nourris après minuit.” 👽
Mmh… ça paraît bancal comme spécification, non ? Si je veux le nourrir à 6h du matin, c’est après minuit. Mais à 23h, c’est aussi après minuit, puisque c’est vingt-trois heures après cette heure. À partir de quand est-ce qu’on peut recommencer à les nourrir ?
“Wake me up when September ends” ⏰
Ça, c’est de la sieste ! Mais tu veux que je te réveille quand exactement ? Le 30 septembre à 23h59 ? Ou bien avant ? Mais alors quand ? Quand est-ce que tu considères que le mois de septembre commence à se terminer ? Est-ce que tu considères que le mois de septembre commence du 1er au 15, et se termine du 16 au 30 (ce qui m’autoriserait à te réveiller le 16 septembre à minuit) ?
“Do you remember on the 21st night of September” 🌙
Il s’en passe des choses en septembre ! Mais encore une fois il faut que je te demande une précision : tu veux parler de la nuit du 20 au 21, ou de celle du 21 au 22 ?
Pour conclure
Devenir QA, c’est aussi prendre le risque de regarder le monde différemment. Les phrases les plus anodines deviennent des énigmes à résoudre, et certains mots banals cristallisent notre réflexion. Ça vous fait peur ? En réalité, cela rend le monde encore plus intéressant !
Retrouvez-nous le mois prochain pour l’épisode suivant !
En feuilletant un syllabus ISTQB, vous avez peut-être rencontré les termes de « bouchon » (« stub » en anglais) et « pilote » (« driver »). Vous souhaitez clarifier ces notions ? Cet article est pour vous !
Les définitions officielles
Voici les définitions de ces termes tels qu’ils apparaissent dans le glossaire ISTQB.
Bouchon
Type de doublon de test fournissant des réponses prédéfinies.
Pilote
Un composant ou un outil temporaire qui remplace un autre composant et contrôle ou appelle un élément de test de manière isolée.
Ces définitions sont très concises et méritent un petit approfondissement pour y voir plus clair !
Pour comprendre ce qu’est un bouchon, on peut imaginer une comédienne qui doit répéter un passage, mais son acolyte de scène est encore en route. Pas question d’attendre. Une doublure la rejoint alors sur les planches avec le texte imprimé. À chaque fois que la comédienne dit une réplique, elle lit les réponses de la personne absente.
Un bouchon, c’est comme cette doublure. C’est une simulation de composant qui remplace un autre composant logiciel. Cela peut être pour deux raisons : soit ce composant n’est pas encore disponible, soit on veut réaliser un test en isolant bien les composants.
Imaginons un service en ligne qui permet de calculer les frais d’expédition d’un colis et d’imprimer un timbre en conséquence. Tout est prêt, sauf l’interface avec le service externe qui fournit les tarifs postaux en fonction du poids du colis. Un bouchon peut alors être utilisé pour simuler ce service, et ainsi permettre de réaliser une première simulation du scénario final.
Qu’est-ce qu’un pilote ?
Là encore, utilisons une métaphore ! Un pilote est un composant qui, comme son nom l’indique, va venir diriger, « donner des ordres » au composant à tester. Le pilote est la télécommande, la voiture télécommandée est le composant à tester.
Reprenons le même exemple avec une variante. Si le composant de calcul des frais d’expédition prêt mais que l’interface cliente n’est pas encore développée, un pilote peut être utilisé pour simuler cette interface et fournir les entrées nécessaires. Ainsi, on peut vérifier que le calcul est correct sans avoir à attendre que l’interface soit terminée.
Des petits bouts de code pour expliquer
Un petit bouchon
// Bouchon pour le service de tarifs
public class BouchonTarifsPostaux {
public double getTarifExpedition(String destination) {
// Retourne des tarifs fixes en attendant les "vrais"
if (destination.equals("local")) {
return 5.0;
} else {
return 10.0;
}
}
}
Ce bouchon pourrait être utilisé dans cette classe :
public class CalculatriceDeTarifs {
private BouchonTarifsPostaux bouchon;
public CalculatriceDeTarifs(BouchonTarifsPostaux bouchon) {
this.bouchon = bouchon;
}
public double calculPrixExpedition(String destination, double poids) {
double tarif = bouchon.getTarifExpedition(destination);
return tarif * poids;
}
}
Un petit pilote
import static org.junit.jupiter.api.Assertions.assertEquals;
import org.junit.jupiter.api.Test;
public class TestCalculPrix {
@Test
public void testCalculPrixExpedition() {
// Utilisation du bouchon
BouchonTarifsPostaux bouchon = new BouchonTarifsPostaux(); // Création du bouchon
CalculatriceDeTarifs calculatrice = new CalculatriceDeTarifs(bouchon); //
// **Pilote**
double prix = calculatrice.calculPrixExpedition("local", 2.0);
assertEquals(10.0, prix, "Le coût d'expédition pour une expédition locale devrait être 10.0");
prix = calculatrice.calculPrixExpedition("international", 3.0); // Appel de la méthode à tester
assertEquals(30.0, prix, "Le coût d'expédition pour une expédition internationale devrait être 30.0");
}
}
Explications
Le bouchon (BouchonTarifsPostaux) simule le service de tarifs postaux, fournissant des tarifs fixes pour les destinations.
Le pilote est le test unitaire (TestCalculPrix). Il initialise les objets nécessaires, appelle la méthode à tester (calculPrixExpedition) et vérifie que les résultats sont corrects.
Et vous, quelles métaphores et exemples utiliseriez-vous pour expliquer ce que sont les bouchons et les pilotes ?
Daniel Van der Zwan is a Quality Assurance Engineer specializing in sea logistics information systems. This QA professional, based in the Netherlands, recently took on an extraordinary challenge: obtaining all ISTQB certifications (27 in total)!
We are delighted to share his story with you.
Discover his new challenges, his tips for passing certifications, and the reaction of his management upon learning of his achievement!
Interview
Hightest: You obtained all the ISTQB certifications in just 4 years and 3 days. Why did you set yourself this challenge?
Daniel Van der Zwan: After I had achieved the first 2 Expert Certifications, I did the first Specialist Certification. The Syllabi for the Specialist Certifications help you get additional insights into those specific topics & contributes to obtain a wider understanding on all aspects of testing in ‘special’ areas, which I really like. Furthermore this is also helpful in the preparation for the Expert level certifications. I decided after the first Specialist to try to obtain all Certifications within 4 years.
Hightest: Now that you have obtained all the ISTQB certifications, what is your next challenge?
Daniel Van der Zwan: First of all, I want to keep my knowledge up-to-date, meaning that I want to retake the exams for updated certifications (like CTAL-TM and CT-TAE) as well as any new Certifications the ISTQB releases. If there is any time left 😉, I am taking the Certification Exams for the UNITED Syllabi of which I have already 3 Certifications. These are helpful in addition to the ISTQB.
Furthermore I am actively involved in reviewing & commenting on new/updated Syllabi for both the ISTQB and UNITED, as well that I am involved in the creation of a brand new UNITED Syllabus together with other experts (I cannot disclose the topic yet)
Hightest: Have you ever set yourself other challenges in the past? (Not necessarily in the field of testing; we can easily imagine you climbing Everest!)
Daniel Van der Zwan: Not as hard as I did with this challenge 🙂
Hightest: How do you feel now that you have achieved this record?
Daniel Van der Zwan: Proud! Especially as I noticed that it is inspiring other people to expand their knowledge as well, that is the greatest reward for me.
Hightest: If you met another person who had all the certifications, what would you infer about them?
Daniel Van der Zwan: As far as I know, I am currently the only one with all 27 ISTQB Certifications, I would welcome & support anyone who is inspired to do the same.
Hightest: What is the quality that helped you the most in passing all these certifications?
Daniel Van der Zwan: There are a few qualities you will need to have, first of all dedication & discipline, support from the people at home (it is taking a LOT of time) and last but not least, you need to be a little bit crazy…
Hightest: What is your favorite method for studying?
Daniel Van der Zwan: I have created my own approach, my 7 step principle
Step 1 – read the Syllabus
Step 2 – extract all learning objectives
Step 3 – try to formulate your own questions
Step 4 – answer them
Step 5 – check the answer with the syllabus
Step 6 – focus on the weak spots
Step 7 – take the practise exam from the ISTQB
Hightest: Which certification did you find the most difficult?
Daniel Van der Zwan: Any of the Expert Levels, these are the hardest by far.
Hightest: The most exciting?
Daniel Van der Zwan: I have to choose the same, any of the Expert Levels.
Hightest: What does your employer think of your collection?
Daniel Van der Zwan: My employer is very proud to have me on board, after achieving the 27th Certificate they have created a trophy “World Champion ISTQB Exams”
Hightest: Have you noticed that your profile has become more attractive to companies since you obtained all these certifications?
Daniel Van der Zwan: Yes I have noticed that, however as you can see in the answer on the previous questions, I have a great employer so I am happy to be part of this company.
Hightest: Are TMMi certifications on your radar? What do you think of this framework?
Daniel Van der Zwan: Yes and no, I am interested in doing these as well, however not in the short term. It looks valuable to me to start looking into this in future, I have read a lot about it in my preparation for the Expert Level Test Process Improvement. I have even developed my own model for an assessment on test process maturity which is partly based on the TMMi for the company I work for.
Hightest: You participated in the development of the new version of ISTQB Foundation. How did that go?
Daniel Van der Zwan: I have participated in reviewing & commenting on various Syllabi, for example (not limited to) CTFL4, CTAL-TM, CT-ATLaS, CT-TAE.
It is an honor to be part of these reviews. If you are interested to participate in this as well, you can check with your national ISTQB representative if they need reviewers. Of course you need to sign an NDA and have sufficient knowledge & experience.
Thank you to Daniel Van der Zwan for this interview, and good luck to everyone training for a certification!
Daniel Van der Zwan est ingénieur assurance qualité, spécialisé dans les systèmes d’information de logistique maritime. Ce QA basé aux Pays-Bas a dernièrement relevé un remarquable challenge : celui de passer l’ensemble des certifications ISTQB (27 au total) !
C’est avec beaucoup de joie que nous avons recueilli son témoignage.
Découvrez ses nouveaux challenges, ses astuces pour réussir les certifications, mais aussi la réaction de sa hiérarchie en apprenant son exploit !
Cet article en français est une traduction de notre échange ; le texte original est dans un autre article.
Interview
Hightest : Vous avez obtenu toutes les certifications ISTQB en seulement 4 ans et 3 jours. Pourquoi vous êtes-vous lancé ce défi ?
Daniel Van der Zwan : Après avoir obtenu les 2 premières certifications Expert, j’ai passé la première certification Spécialiste. Les syllabus pour les certifications Spécialistes permettent d’obtenir des informations supplémentaires sur ces sujets spécifiques et contribuent à une compréhension plus large de tous les aspects du test dans des domaines « spéciaux », ce qui me plaît beaucoup. De plus, cela aide également à la préparation des certifications de niveau Expert. J’ai décidé après la première certification Spécialiste de tenter d’obtenir toutes les certifications en 4 ans.
Hightest : Maintenant que vous avez obtenu toutes les certifications ISTQB, quel est votre prochain défi ?
Daniel Van der Zwan : Tout d’abord, je voudrais maintenir mes connaissances à jour, ce qui signifie que je voudrais repasser les examens pour les certifications mises à jour (comme CTAL-TM et CT-TAE) ainsi que toute nouvelle certification publiée par l’ISTQB. S’il me reste du temps 😉, je passerai les examens de certification pour les syllabus UNITED, dont j’ai déjà 3 certifications. Ceux-ci sont utiles en complément de l’ISTQB. De plus, je suis activement impliqué dans la révision et les commentaires des nouvelles versions des syllabus pour l’ISTQB et UNITED, ainsi que dans la création d’un tout nouveau syllabus UNITED avec d’autres experts (je ne peux pas encore divulguer le sujet).
Hightest : Avez-vous déjà relevé d’autres défis dans le passé ? (Pas nécessairement dans le domaine des tests ; on peut facilement imaginer que vous ayez gravi l’Everest !)
Daniel Van der Zwan : Pas aussi difficile que ce défi 🙂
Hightest : Comment vous sentez-vous maintenant que vous avez accompli ce record ?
Daniel Van der Zwan : Fier ! Surtout en constatant que cela inspire d’autres personnes à élargir leurs connaissances également, c’est la plus grande récompense pour moi.
Hightest : Si vous rencontriez une autre personne ayant toutes les certifications, que déduiriez-vous à son sujet ?
Daniel Van der Zwan : Autant que je sache, je suis actuellement le seul à avoir les 27 certifications ISTQB. J’encouragerais et soutiendrais toute personne qui aspirerait à faire de même.
Hightest : Quelle est la qualité qui vous a le plus aidé à réussir toutes ces certifications ?
Daniel Van der Zwan : Il y a plusieurs qualités nécessaires : tout d’abord le dévouement et la discipline, le soutien des proches (cela prend BEAUCOUP de temps) et enfin, il faut être un peu fou…
Hightest : Quelle est votre méthode préférée pour étudier ?
Daniel Van der Zwan : J’ai créé ma propre approche, mon principe en 7 étapes :
Étape 1 – lire le syllabus
Étape 2 – extraire tous les objectifs d’apprentissage
Étape 3 – essayer de formuler mes propres questions
Étape 4 – y répondre
Étape 5 – vérifier la réponse avec le syllabus
Étape 6 – me concentrer sur mes points faibles
Étape 7 – passer l’examen pratique de l’ISTQB
Hightest : Quelle certification avez-vous trouvée la plus difficile ?
Daniel Van der Zwan : N’importe laquelle du niveau Expert, ce sont de loin les plus difficiles.
Hightest : La plus enthousiasmante ?
Daniel Van der Zwan : Je dois répondre la même chose, n’importe laquelle du niveau Expert.
Hightest : Que pense votre employeur de votre collection ?
Daniel Van der Zwan : Mon employeur est très fier de m’avoir dans l’équipe, après avoir obtenu la 27e certification, mes collègues ont créé un trophée « Champion du Monde des Examens ISTQB ».
Hightest : Avez-vous remarqué que votre profil est devenu plus attractif pour les entreprises depuis que vous avez obtenu toutes ces certifications ?
Daniel Van der Zwan : Oui, je l’ai remarqué. Cependant, comme vous pouvez le voir dans la réponse précédente, j’ai un excellent employeur et je suis heureux de faire partie de cette entreprise.
Hightest : Visez-vous les certifications TMMi ? Que pensez-vous de ce framework ?
Daniel Van der Zwan : Oui et non, cela m’intéresse aussi, mais pas à court terme. Il me semble utile de commencer à m’y pencher à l’avenir. J’ai beaucoup lu à ce sujet dans ma préparation pour le niveau Expert en Amélioration des Processus de Test. J’ai même développé mon propre modèle d’évaluation de la maturité des processus de test, en partie basé sur le TMMi, pour l’entreprise dans laquelle je travaille.
Hightest : Vous avez participé au développement de la nouvelle version de la Fondation ISTQB. Pouvez-vous nous en parler ?
Daniel Van der Zwan : J’ai participé à la révision et aux commentaires de divers syllabus, par exemple (mais pas exclusivement) CTFL4, CTAL-TM, CT-ATLaS, CT-TAE. C’est un honneur de faire partie de ces révisions. Si vous aussi vous souhaitez participer, vous pouvez demander à votre représentant national ISTQB s’ils ont besoin de réviseurs. Bien sûr, vous devrez signer un accord de confidentialité et avoir des connaissances et une expérience suffisantes.
Merci à Daniel Van der Zwan pour cet échange et bon courage à toutes les personnes qui s’entraînent pour passer une certification !
Quel est notre objectif, réellement, quand on teste ? La question peut sembler simpliste, mais il y a plusieurs réponses. Voici les nôtres !
Nous testons pour aider les autres
Nous aidons nos équipes clientes à détecter les anomalies au plus tôt, mais aussi et surtout à prévenir leur apparition. Cela a pour objectif et conséquence d’apporter de la sérénité dans le cadre de leur travail. Moins de bugs en production, c’est davantage de temps de travail au calme, sans stress. Et c’est dans un environnement apaisé que se développent au mieux les réflexions de fond.
Nos activités de test sont aussi bien sûr tournées vers les personnes qui utiliseront les logiciels. Nous veillons à ce que le produit soit bien fait, mais aussi à ce que ce soit le bon produit. Détecter un maximum de risques métier, en plus des risques techniques, fait partie de nos missions. Nous recherchons, également, une excellente utilisabilité : le produit doit être simple à comprendre, agencé conformément aux règles de l’art, et accessible.
Nous testons pour atteindre des objectifs stratégiques
Les tests logiciels sont cruciaux pour atteindre les objectifs de notre clientèle, quels qu’ils soient. Cela peut être le fait tenir une deadline, ou atteindre un certain niveau de qualité. Nous sommes là pour permettre de cocher les cases qu’il faut. En travaillant à augmenter la qualité des logiciels, nous contribuons également à renforcer la réputation et la compétitivité de notre clientèle sur le marché. De plus, le test permet de minimiser les risques et de maximiser le retour sur investissement pour chaque projet.
Nous testons pour bâtir des pratiques qualité robustes
Les activités que nous menons ne visent pas seulement à permettre de corriger des défauts selon une vision court-termiste. Elles visent aussi à mettre en place des pratiques qualité pérennes. En collaborant étroitement avec les équipes métier et techniques, nous participons à l’amélioration continue des processus. Les initiatives diffuses et sporadiques se structurent afin de forger des outils aptes à traverser tous les rebondissements de la vie de l’organisation : politique de test, stratégie de test, plans de test, référentiels de tests, harnais de test. Ces pratiques contribuent à développer une culture de la qualité au sein des organisations avec lesquelles nous travaillons.
Nous testons pour rapprocher les équipes
Les QA sont des profils versatiles et curieux. On s’intéresse à la fois aux détails des aspects techniques et aux aspects stratégiques de plus haut niveau. Ainsi, les tests favorisent la communication et la collaboration entre les différentes équipes impliquées dans le développement logiciel. Il est fréquent que les QA mettent de l’huile dans les rouages entre les métiers et les techniques. Des ponts sont faits pour mieux se comprendre et aller dans la même direction, en gommant les différences culturelles (langage, priorités, mode de gestion des problèmes) qu’il peut exister entre deux professions très différentes. Cette collaboration renforce la cohésion des équipes et assure que tout le monde travaille vers un objectif commun. En créant un environnement où les retours sont constructifs et où les problèmes sont résolus de manière collective, nous contribuons à des équipes plus soudées et efficaces. Good vibes !
Nous testons pour trouver ce que personne n’aurait trouvé
L’une des valeurs ajoutées de notre travail réside dans notre capacité à découvrir l’inattendu. Cela inclut les risques, les anomalies et les scénarios d’utilisation que personne n’aurait anticipés. Cela va de l’ambiguïté dans la spécification, au comportement inattendu de l’application quand elle reçoit une saisie inattendue. Grâce à notre expérience et à nos méthodes de test éprouvées, nous parvenons souvent à mettre en lumière des problèmes cachés ou des comportements imprévus qui auraient pu échapper à une analyse superficielle. Cette capacité à voir au-delà des évidences est cruciale pour garantir la robustesse et la fiabilité des systèmes sur lesquels nous travaillons.
Nous testons pour faire gagner du temps
Respecter les délais est essentiel dans tout projet. Les tests logiciels aident à éviter les retards imprévus en identifiant les problèmes tôt dans le cycle de développement. Cela permet aux équipes de corriger les défauts rapidement avant qu’ils ne deviennent trop coûteux ou trop complexes à résoudre. En intégrant les tests de manière continue, nous permettons à nos clients de maintenir leur calendrier et de livrer des produits de qualité dans les temps impartis.
Le test ne doit pas constituer un goulot d’étranglement, mais un outil pour fluidifier toute la chaîne de production logicielle.
Nous testons pour éviter les catastrophes
Nos tests jouent un rôle clé dans la prévention des problèmes. Qu’il s’agisse d’une application bancaire, d’un service administratif en ligne ou d’une plateforme de commerce électronique, un défaut logiciel peut avoir des conséquences graves, allant de pertes financières à des atteintes à la sécurité des utilisateurs. En garantissant que chaque module fonctionne comme prévu, nous contribuons à protéger la société contre les pires scénarios possibles.
Nous testons parce que c’est marrant de tester
Enfin, même si les activités de test logiciel peuvent paraître un peu fastidieuses vues de loin, elles peuvent aussi être une source de plaisir, d’enthousiasme et de créativité. Trouver des anomalies, comprendre leur origine et voir les systèmes réagir de manière inattendue peut être fascinant ; c’est un défi intellectuel à part entière. Chez Hightest, nous cultivons une culture où l’apprentissage et l’expérimentation sont encouragés. La satisfaction de résoudre des problèmes complexes et de contribuer à des produits de haute qualité apporte une grande motivation et du plaisir à notre équipe.
Pourquoi cet article ?
Un peu de contexte
La Nouvelle-Calédonie traverse ces derniers temps une période très sombre. C’est dans ce contexte que nous avons écrit cet article.
Notre société Hightest est basée en Nouvelle-Calédonie. Si la plupart de ses effectifs sont originaires de métropole, c’est bien dans le tissu économique calédonien qu’elle s’inscrit. Son fondateur a été à l’origine des premiers projets d’automatisation des tests sur le territoire, au début des années 2010. Née en 2014, elle a traversé, main dans la main avec sa clientèle, les différents événements de la vie du territoire. Elle a accompagné les entreprises dans le profond changement professionnel qu’a été le développement de l’agilité. Pendant les années covid, elle a connu le confinement et la progression du télétravail sur un territoire qui y était encore peu accoutumé. Elle a vécu des moments clés de l’histoire récente de la Nouvelle-Calédonie, jusqu’à maintenant. Cette année, nous fêterons nos 10 ans d’existence.
Le plus gros de la crise sécuritaire semble passé, du moins c’est ce que nous espérons. Nos locaux ont rouvert dès la semaine du 27 mai, nous avons notamment pu assurer une formation en présentiel. Nos missions se poursuivent.
Le test en perspective
Durant les événements violents et destructeurs, combien anecdotiques nous ont semblé nos préoccupations habituelles. La pyramide de Maslow, qui hiérarchise les besoins, nous rappelle que notre activité n’est a priori pas essentielle à la survie immédiate d’une personne en danger. Certains membres Hightest ont donné de leur personne en surveillant leur quartier pendant des nuits entières. Ce travail bénévole a assuré la sécurité physique, mais aussi l’apaisement émotionnel, du voisinage. Mais c’était un travail citoyen, et non un travail de QA. Car l’espace de quelques jours, nous n’étions plus des QA, nous étions simplement des humains et nous avions peur.
Les événements récents nous rappellent que la qualité logicielle est une préoccupation de personnes en paix. Inutile de convoquer des exemples extrêmes : nous savons que la qualité logicielle est garante de la sécurité des industries, du bon fonctionnement des véhicules ou encore des équipements de santé de pointe. Cependant, il est très difficile de réfléchir aux problèmes pouvant affecter un e-shop en construction quand on entend des détonations de toutes parts et qu’une partie de notre cerveau reste occupée à se demander comment constituer un stock d’eau au cas où le réseau serait endommagé.
Nous nous tournons vers l’avenir
Allons-nous pour autant changer de métier ? Certainement pas 🙂 Nous croyons fermement à l’importance de notre mission. Nous voulons simplement rappeler, et nous rappeler, les raisons pour lesquelles nous faisons ce que nous faisons.
Le calme n’est pas encore revenu dans tous les quartiers, et l’ambiance reste tendue dans plusieurs zones du Grand Nouméa. Toutefois nous poursuivons nos activités et gardons le cap.
Nous remercions toutes les personnes qui s’engagent professionnellement ou bénévolement ces derniers temps pour protéger les vies et les biens, porter assistance à qui en avait besoin, et déployer une généreuse solidarité qui donne énormément d’espoir pour la suite.
C’est également avec beaucoup de gratitude que nous avons découvert tous les messages de soutien de la part de nos homologues en métropole et ailleurs. Vos mails et DM nous ont permis de sortir temporairement de notre isolement.
Une chose nous fait également chaud au cœur, c’est de continuer à recevoir des candidatures et des confirmations d’intérêt alors même que nous pensions que le territoire serait moins attractif après cela. Ce n’est pas le courage de ces personnes que nous saluons, c’est leur pragmatisme. Elles ont su continuer de voir, derrière la situation de crise, le territoire magnifique et riche d’opportunités qu’était, est et restera la Nouvelle-Calédonie.
Suite au succès de cet article, nous avons décidé de collecter de nouveaux récits de reconversion ! Les témoignages se suivent et ne se ressemblent pas. Le fil rouge est de suivre ses ambitions et de croire en sa capacité à mettre à profit ses compétences ainsi que ses expériences passées.
Une fois de plus, nous souhaitons bon courage à toutes les personnes qui s’engagent sur ce chemin. C’est une belle carrière dans le test qui s’offre à vous !
Cerise sur le gâteau, cet article vous permettra d’en savoir plus sur quelques profils Hightest issus d’une démarche de reconversion ! Vous reconnaîtrez également des noms du monde du test qui vous seront familiers
Sommaire
Un océan de qualité, avec Alexandrine Philip Brutel
Le goût du test, avec Nancaidah Touré-Chauvin
Serial reconverter, avec Josselin Buisson
De la recherche… à la recherche (de la qualité), avec Olsen Rainness Mouloubou
Comment faire feu de tout bois, avec Jordan Sorvas
Du marketing au testing, avec Rémy Albinet
L’ambition avant tout, avec Vladimir Fouillade
De l’autre côté du miroir, avec Dorian Misser
Many similarities indeed, avec Valentine Lange
Un océan de qualité
Alexandrine Philip Brutel a rejoint Hightest en début d’année 2023. La passion de la qualité l’anime, et ses pratiques prennent leur source dans une longue expérience passée dans un tout autre domaine, celui de la biologie marine.
Mon parcours professionnel est une aventure passionnante marquée par un changement audacieux. Mon amour inné pour les profondeurs océaniques m’a initialement conduite vers le monde fascinant de la biologie marine. Le vaste océan était mon terrain de jeu, et j’ai plongé tête la première dans l’étude des créatures mystérieuses qui peuplent ses eaux.
Les années que j’ai passées dans le domaine de la biologie marine ont été riches en découvertes et en émerveillement. J’ai pu observer les coraux multicolores, étudier les comportements complexes de divers vertébrés et invertébrés, et scruter les écosystèmes marins fragiles avec un sens de l’admiration renouvelé à chaque instant. Cela m’a conduite tout droit à étudier les impacts néfastes des pollutions d’origines diverses, métaux lourds, substances chimiques et pharmaceutiques jusqu’aux changements climatiques, de plus en plus perceptibles et dévastateurs sur les océans et notre environnement tout entier. Mon travail n’était pas seulement une carrière, mais une véritable passion.
Cependant, comme les courants marins en perpétuel mouvement, ma vie a également pris une direction nouvelle et inattendue. Les écueils du monde de la biologie marine, tels que les contraintes budgétaires et les défis logistiques, s’accompagnant du manque de missions pérennes, m’ont obligée à prendre du recul et à me projeter dans une autre direction. J’ai réalisé que mes compétences et mon esprit analytique pourraient être appliqués dans d’autres domaines, et c’est ainsi que je me suis aventurée dans le domaine du test logiciel.
Un diplôme d’ingé en agro et 2 masters en poche m’ont permis de rejoindre une filière en génie logiciel sous un format court mais percutant, puis une POEC en test logiciel. Ma reconversion a été facilitée par de bons formateurs qui ont su me montrer que mes qualités en bio marine seraient essentielles et transposables dans le monde du logiciel. Mon expérience en biologie marine m’a dotée d’une attention méticuleuse aux détails, des qualités essentielles pour garantir la qualité des logiciels sur lesquels je travaille.
Ce changement de cap n’a pas été sans défis, mais chaque obstacle a été une opportunité de croissance. Mon passé en biologie marine m’a appris à être adaptable et résiliente, des traits de caractère qui se sont révélés inestimables dans le monde du test logiciel en constante évolution.
Ainsi, mon parcours professionnel est une fusion harmonieuse de ma passion pour la biologie marine et ma nouvelle expertise dans le test logiciel. Bien que les océans ne fassent plus partie de mon quotidien professionnel, leur esprit d’exploration et de découverte continue à guider chacun de mes pas. Mon parcours est la preuve vivante qu’il n’est jamais trop tard pour se réinventer et pour trouver de nouvelles façons d’appliquer nos talents uniques.
Le goût du test
Nancaidah Touré-Chauvin est à la tête de l’excellent podcast Qalisty. Elle est passée, elle aussi, par un chemin de reconversion, qu’elle nous confie aujourd’hui.
À l’origine, j’étais partie vers l’hôtellerie-restauration parce que j’adore manger. C’est vraiment une passion. Donc je voulais m’aventurer dans ce secteur dès le collège. Je m’imaginais pâtissière.
Convaincus qu’un parcours académique m’amènerait plus loin, mes parents ont mis leur véto et m’ont poussée en filière généraliste. J’ai donc passé un bac en sciences économiques et sociales (à l’époque ça s’appelait comme ça, je ne sais pas si c’est toujours le cas). Une fois cette étape franchie, j’ai continué en école hôtelière, avec toujours cette envie de me rapprocher de la gastronomie. Très vite, j’ai constaté que mon niveau de passion ne faisait pas le poids face aux contraintes du secteur.
À l’époque, j’habitais en banlieue éloignée et me levais à 4h30 presque tous les week-ends pour aller travailler sur Paris. Après avoir bossé un peu à gauche, à droite, dans des hôtels et des restaurants, en parallèle de mes études, je me suis dit que je n’allais peut-être pas faire ça pendant 40 ans. Même si le master que j’ai poursuivi par la suite me permettrait d’accéder à des postes d’encadrement, je voyais venir le moment où j’en aurais marre des horaires décalés et des troubles musculosquelettiques.
J’ai effectué une licence et master en alternance, ce qui m’a donné l’occasion de découvrir le monde de la restauration collective. Encore une fois, j’y ai appris beaucoup, mais ça m’a confirmé que je devais changer de secteur rapidement. Contrairement à ce qu’on pourrait croire, je pense qu’on est nombreux à passer par une traversée du désert à la fin de nos études, à se demander si les 3, 4, 5, parfois 8 années qu’on vient de passer à se spécialiser sont vraiment pertinentes. On suit la voie empruntée par défaut mais ce n’est que reculer pour mieux sauter.
Je tenais un blog à l’époque sur lequel je parlais de restaurants dans lesquels j’avais été. Je l’ai tenu pendant 4, 5 ans. J’étais très attirée par tout ce qui a trait à internet (forcément notre génération [Y] passe beaucoup de temps sur les réseaux sociaux) et je me suis dit pourquoi pas aller vers quelque chose comme ça qui allierait médias technologiques et ce pour quoi j’ai été formée, donc l’hôtellerie-restauration. Me voilà donc en recherche de poste dans la foodtech.
J’ai postulé dans une start-up qui était à l’époque un Deliveroo pour entreprises. Et j’ai été prise. Un an plus tard, le covid est arrivé, licenciement économique.
De là, les choses se sont enchaînées. J’ai suivi un bootcamp pour apprendre à coder puis j’ai suivi une formation en test (Fitec). Je ne connaissais pas le métier mais m’orienter dans ce secteur est clairement une des meilleures décisions que j’ai prises. Si bien que j’ai décidé de créer un podcast pour dire au monde que le test méritait d’être vu et reconnu ;).
Serial reconverter
Désormais testeur automaticien et développement RPA, le parcours de Josselin Buisson est un exemple par excellence de la valeur ajoutée d’un parcours varié dans une carrière de QA.
Je commencerais par une impression, celle d’avoir été testeur dès mon plus jeune âge… Je m’explique :
J’ai commencé à me poser beaucoup de questions à l’école : quelles études, pour quel métier, pour quelle satisfaction ?
Ne voulant pas m’embarquer pour plusieurs années d’études et me brider à un seul métier sans savoir si celui-ci me plairait, je me suis donc contenté d’un humble bac +2 dans la comptabilité pour très vite essayer (tester ?) différents métiers.
Avec un premier poste dans la comptabilité histoire de faire suite à ces courtes études, j’ai vite été lassé et commencé quelques projets en parallèle.
D’abord, une première expérience dans la restauration avec la tentative d’ouvrir mon propre restaurant, en partenariat avec un ami cuisinier (projet non abouti car appelé pour participer à l’émission Top Chef 2016 – Xavier P).
Ensuite, une seconde dans le massage et le bien-être puis dans le coaching sportif, toujours en parallèle de mon premier métier de comptable.
Après ces premiers « tests », j’ai définitivement quitté la comptabilité pour me reconvertir une première fois en tant que cadre transport à la SNCF. Beaucoup de choses à découvrir, métier très intéressant mais ne me correspondant pas pour diverses raisons, j’ai finalement tenté une ultime reconversion vers les métiers de l’IT. Jusqu’à il y a peu inaccessibles car pas d’expérience ni de diplôme et encore moins l’envie de recommencer des études d’ingénieur à presque 30 ans… je me suis donc retroussé les manches pour apprendre quelques langages et développer des sites web en autodidacte. Je voulais acquérir quelques bases afin de les ajouter à mes précédentes expériences et avoir un peu plus de chance d’accéder au monde de l’informatique. Par chance, c’est à ce moment-là que Pôle Emploi m’a contacté et proposé une reconversion au sein de l’EQL en tant que Testeur + Automaticien de test.
Plutôt dubitatif au démarrage car il s’agissait d’un métier assez nouveau en France (peu de REX en dehors des fameux testeurs de jeux vidéo), j’ai assez rapidement pu faire le lien avec mes expériences passées et ce nouveau métier.
Voici comment celles-ci viennent aujourd’hui nourrir ma pratique du test :
Comptabilité : rigueur, reporting et recherche d’anomalies comptables
Restauration : tester des ingrédients et recettes, suivre rigoureusement une recette et vérifier un résultat attendu (mmmh, c’est bon !)
Bien-être et sport : analyse du corps et de l’esprit, détecter les maux et proposer une solution pour les soulager ou un programme pour améliorer son quotidien.
Transport : aussi rigoureux que la comptabilité, le droit à l’erreur est proche de 0 car la vie des passagers est entre nos mains. Suivi de processus sensibles, mesures à prendre en cas d’urgence, support « utilisateur » (passagers et conducteurs)
Je vous épargne les nombreuses autres expériences que j’ai pu faire en tant que job d’été ou « au black » durant ma jeunesse car principalement dans la restauration, déjà cité précédemment.
C’est en grande partie grâce à l’EQL et leur accompagnement que j’ai pu faire le parallèle avec mes précédentes expériences. En effet, dès l’arrivée dans cette école de reconversion, c’est la première chose à travailler et mettre en avant face aux futurs recruteurs.
Par la suite, j’ai très rapidement évolué dans les métiers du test. En commençant par du fonctionnel, je suis passé à l’automatisation puis à la formation. À ce jour, j’ai l’honneur d’être partagé entre des clients et mon ancienne école de reconversion pour laquelle je suis aujourd’hui formateur. Mon poste actuel est donc à l’image de ma carrière : hybride et très varié !
De la recherche… à la recherche (de la qualité)
Dans son quotidien de QA, Olsen Rainness Mouloubou met à profit l’exigence qu’il a acquise lors de son passé de chercheur.
Je suis docteur en chimie, j’ai ensuite réalisé une reconversion dans le Cobol puis je me suis lancé en autodidacte dans le test (fonctionnel, non fonctionnel, automatisation). Je peux donc dire que j’ai toujours été dans le monde de la qualité, qualification… Le monde de la recherche est peu comme le monde du test, il faut donner aux « clients » un produit sans problème.
Mes expériences passées m’ont aidé à développer les compétences suivantes :
Adaptabilité : en effet, on ne teste pas de la même manière un projet, et surtout avec les avancées actuelles il faut évoluer pour que le métier du test ne disparaisse pas.
Analyse : un peu comme dans la recherche, il faut savoir tirer l’essentiel d’une campagne de test.
Écoute
Travail en équipe
Dépassement de soi.
Comment faire feu de tout bois
Jordan Sorvas fait du test depuis 2020 ; il était auparavant dans le domaine bancaire.
Mon ancien poste : stagiaire analyste crédit sur le risque de contrepartie à la Société Générale.
Avant je cherchais à détecter les découverts et les impayés, maintenant je cherche à détecter les bugs.
Avant j’avais une date limite avant de remettre des rapports trimestriels sur les risques, maintenant ça m’aide à tenir des délais, et à adapter mon langage et mes mots en fonction de mes interlocuteurs.
Au-delà de ça, deux expériences me servent :
Les voyages
Ils m’ont permis d’essayer différentes façons pour me faire comprendre, et de considérer de nouvelles cultures.
Très utile lorsque je dois présenter des résultats à des développeurs, chefs de projets, testeurs manuels, AMOA, product owner, car je n’adopte jamais les mêmes termes selon mes interlocuteurs.
Apprendre constamment de nouvelles choses (livres, blogs, vidéos)
De la maternelle au Master 2, j’ai toujours eu à apprendre, même en dehors de mes cours. Maintenant c’est au tour du test !
Du marketing au testing
Travaillant précédemment dans le référencement, Rémy Albinet a pu ensuite mettre à profit de précieux soft skills dans le domaine du test logiciel.
Sorti d’une formation web marketing, je me suis orienté plus naturellement sur l’aspect référencement de cette discipline. La particularité du référencement est qu’il y existait 2 grandes disciplines : naturelle (SEO) et payante (SEA).
Ces 2 disciplines requièrent certaines compétences qui m’ont grandement servi lors de ma reconversion dans le métier du test logiciel : l’esprit critique, l’esprit d’analyse, l’adaptabilité, la connaissance de son environnement et la communication.
Esprit critique et d’analyse
En référencement, notamment en agence, on rencontre souvent des clients ayant déjà des sites en lignes et ou de campagnes en ligne, il faut donc prendre suffisamment de recul pour pouvoir analyser et identifier les points d’amélioration et les défauts existants.
Connaissance de son environnement & adaptabilité
Après avoir identifié les points d’améliorations et défauts existants, on doit pouvoir être capable de proposer des axes d’améliorations, en fonction de différents paramètres et notamment de l’environnement (marché, budget, volonté/objectif du client, concurrence, réglementation…)
Communication
L’un des aspects les plus importants, car il s’agit de présenter à une personne ne parlant pas le même langage (aspect technique/métier VS attente/méconnaissance client), les tenants et les aboutissants des actions à mettre en place et surtout expliquer que l’on ne peut pas être premier sur Google en 2min ^^.
Ces axes m’ont grandement servi lors de ma reconversion et surtout lors de ma première prise de poste, en tant que testeur au sein d’une équipe agile. Et ils me servent toujours actuellement.
En tant que testeur, aujourd’hui j’utilise mon esprit critique et d’analyse, pour challenger les définitions fonctionnelles et le développement d’une feature/appli/interface… La connaissance de l’environnement et l’adaptabilité, afin de pouvoir proposer des cas de tests répondant le plus possible aux attentes de l’utilisateur final et aux possibilités d’utilisations par ses derniers. Et la communication évidemment car dans tous les cas c’est essentiel lorsque l’on travaille en équipe, que ce soit en agilité ou pas, si on veut faire de la qualité.
L’ambition avant tout
Vladimir Fouillade a démarré sa carrière dans le journalisme de presse quotidienne régionale.
Je n’ai qu’un bac validé mais l’impression d’avoir 5 vies d’expérience concrète derrière moi. Le métier du test ne s’est jamais résumé pour moi à un intitulé de poste : c’est simplement la promesse mouvante de la qualité. […] La clé c’est l’adaptabilité, la curiosité et la souplesse au sens large. Il faut être capable de savoir de quoi on est capable et ce dont on a envie.
De l’autre côté du miroir
Dorian Misser a rejoint la team Hightest en décembre 2023, à l’issue d’une reconversion dans le domaine du test logiciel. Avant cela, il a créé une entreprise dans le domaine du sport. Il revient sur un moment clé de son passionnant parcours d’entrepreneur.
En 2020, mon frère et moi avons pris la décision de nous lancer dans l’entrepreneuriat avec une idée assez simple : permettre aux triathlètes de découvrir des équipements innovants au service de leur pratique. Nous avons donc traduit cette idée dans une box aux dimensions d’une boîte à chaussure envoyée tous les deux mois, achetable sur internet via un abonnement ou une carte cadeau. C’est lors de la création de notre site internet que j’ai eu ma première interaction avec le test logiciel.
En effet, lors du processus de création du site internet, nous avons pu proposer notre vision tout en faisant confiance à la compétence technique du prestataire pour réaliser le meilleur site web. Et c’est lors de la livraison de ce dernier que nous avons pu découvrir la nécessité d’une stratégie de test au service du produit et par extension du client final.
Pour résumer voici la liste des conseils que j’aurais aimé avoir avant le développement du site internet :
La création d’une base d’exigences exhaustive pouvant être challengée et une meilleure compréhension de ces dernières permettent une relation plus apaisée entre les parties prenantes du projet ;
Les échanges récurrents lors de l’ensemble du processus de développement peuvent sembler être une perte de temps sur la durée du projet mais ils se ressentent positivement sur la qualité finale du produit ;
La nécessité d’avoir la possibilité de tester tôt dans le projet pour prévenir les anomalies majeures ou bloquantes au plus tôt dans le développement.
Cette expérience me permet aujourd’hui d’anticiper ce genre de problèmes, tout en développant mon empathie envers les acteurs métiers, vu que j’ai moi-même déjà été à leur place.
La traduction nécessite de faire preuve de beaucoup de polyvalence (spoiler, j’adore ça !), entre les compétences linguistiques et techniques nécessaires, les recherches terminologiques, la connaissance des cultures et des langues sources et cibles. C’est cet aspect multitâche et adaptatif que je retrouve et que j’apprécie tout particulièrement dans le métier de testeuse. Il y a bien sûr une dimension technique propre à chacune de ces deux spécialités, la linguistique et l’informatique, qui requièrent des compétences spécifiques, mais on est amené à rencontrer des situations, des applications et des mécaniques variées.
Ces deux métiers exigent aussi une grande curiosité et une ouverture d’esprit. Il convient d’effectuer de nombreuses recherches et explorations pour nourrir ses choix et ses réflexions ainsi que pour enrichir son expérience. De l’organisation, de la rigueur sans oublier une touche de créativité s’avèrent être des qualités essentielles. Il me paraît important de développer ses capacités d’analyse et de réflexion pour s’adapter au mieux à la situation rencontrée et pour répondre à la demande exprimée. J’ai aussi appris à savoir faire preuve de flexibilité et à m’adapter aux différents outils, aux divers produits, aux multiples clients…
La communication représente un autre point commun important entre ces deux professions. J’ai acquis grâce à la traduction une bonne aisance rédactionnelle, qui me sera très utile dans le métier de testeuse. En effet, la lisibilité, l’argumentation et la clarté constituent des éléments indispensables à la mise au point de cas de tests et de reportings efficaces.
Conclusion
La diversité des profils est l’une des grandes richesses du monde du test logiciel. Votre vie professionnelle vous a apporté de nombreuses compétences utilisables dans un grand nombre de métiers, à vous de vous essayer à cette profession si elle vous attire ! On vous attend !
Dans cet article, Christelle Lam, férue de test et en poste chez Hightest depuis 1 an, explique la valeur ajoutée qu’apporte un logiciel de gestion des tests par rapport à un simple fichier Excel. Bonne lecture !
Dans le métier du test, il est fréquent de rencontrer des équipes où le cahier de tests et les rapports d’anomalies se trouvent sur un fichier Excel.
Pourquoi avoir choisi d’effectuer ce travail à l’aide d’Excel ?
Je pense que bien souvent, c’est par manque de connaissance des logiciels existants très utiles à la gestion de tests.
C’est un logiciel qui permet de gérer le cycle de vie des tests de la création de cas de test, à l’organisation de suites de tests jusqu’à l’exécution des tests, d’assurer la visibilité et la traçabilité des tests et plus si affinités.
Précédemment, nous avons parlé de Squash TM, mais il y en a d’autres comme HP ALM, Azure Test Plans, TestRail, TestLink, Refertest…
Du coup, pourquoi utiliser un gestionnaire de tests plutôt qu’Excel ?
Voici quelques raisons !
Gestion des scénarios de tests
Un gestionnaire de tests offre généralement des fonctionnalités avancées pour la gestion des scénarios de tests tels que la création structurée des scénarios, l’organisation hiérarchique, la gestion des versions, l’assignation des scénarios, le suivi de l’exécution, l’historique des résultats, la génération de rapports, l’intégration avec d’autres outils, automatisation des tests, permettant aux équipes de créer, organiser, exécuter et suivre les résultats de tests de manière plus efficace que ce qui est possible avec Excel.
Collaboration facilitée
Un gestionnaire de tests facilite la collaboration entre les membres de l’équipe de développement et de tests. Il offre souvent des fonctionnalités de partage, de commentaires et de suivi des modifications, ce qui peut être difficile à réaliser de manière efficace avec Excel.
Intégration avec d’autres outils
Les gestionnaires de tests sont souvent conçus pour s’intégrer facilement avec d’autres outils de développement tels que les systèmes de gestion de versions, les environnements de développement intégrés et les outils de suivi de problèmes. Cela crée une intégration fluide de processus de développement global.
Génération de rapports de test
Un gestionnaire de tests fournit généralement des fonctionnalités avancées de génération de rapports, permettant aux équipes de tester de manière plus approfondie et de produire des rapports détaillés sur les résultats des tests. Cela peut être plus complexe à réaliser avec Excel.
Réutilisation des scripts de test
Un gestionnaire de tests permet souvent la réutilisation des scripts de test, ce qui signifie que les tests peuvent être adaptés et exécutés à plusieurs reprises sans avoir à tout recréer à partir de zéro, ce qui peut être fastidieux avec Excel.
Gestion des données de test
Un gestionnaire de test peut offrir des fonctionnalités pour gérer efficacement les données de test, par exemple en séparant clairement l’espace de rédaction du scénario de test, et l’espace de déclaration des différentes données de test qui seront utilisées pendant la campagne. Excel ne permet pas cela facilement.
En conclusion, bien qu’Excel puisse être utilisé pour des tâches de base de gestion des tests, les gestionnaires de tests offrent des fonctionnalités plus avancées, une automatisation accrue et une meilleure gestion globale du processus de tests dans des environnements de développement logiciel complexe.
En espérant que cet article t’en a appris un peu plus et que dorénavant tu souhaites te faciliter la tâche en voulant utiliser un gestionnaire de tests plutôt qu’Excel.
N’hésite pas à prendre contact avec nous pour en discuter 😊
L’image de la couverture a été générée avec Midjourney
Cet article a été écrit à 4 mains et 2 cerveaux, par Adrien Lavallière et Zoé Thivet
Dans le monde fascinant du développement logiciel, où les lignes de code s’entremêlent comme des lianes dans une jungle numérique, se cachent de redoutables prédateurs, tapis dans l’ombre, prêts à faire trébucher les QA les plus méthodiques : les bugs orthotypographiques.
Mais d’abord, qu’est-ce que l’orthotypographie, me direz-vous ? Le surnom snob de l’orthographe ? Non, pas du tout : c’est l’ensemble des règles d’usage qui concernent, non pas l’orthographe des mots, mais l’utilisation des règles de typographie, c’est-à-dire de mise en forme du texte. C’est le monde, finalement assez méconnu, des espaces, majuscules, des ponctuations, etc.
Pourquoi c’est important ?
L’attention portée à l’orthotypographie n’est pas (qu’)un délire de QA maniaques. En effet, bien que les défauts liés à cet aspect aient peu de chances d’avoir un impact fonctionnel, ils n’en restent pas moins des défauts visibles par tout le monde, très rapidement et avec peu d’efforts, au même titre que les fautes d’orthographe de manière générale.
Deux impacts possibles :
Chez les bénéficiaires de l’application : baisse de confiance envers le produit. Par une sorte d’effet de halo négatif, la perception générale de la qualité de l’application va pâtir de cette première impression.
En interne : baisse de la rigueur de la part des équipes techniques. Puisque telle ou telle maladresse orthotypographique est “passée” une fois, alors (souvent inconsciemment) il devient acceptable de manquer de rigueur sur ces aspects, et peut-être sur d’autres.
Cela ne fait pas envie. Voici donc un aperçu non exhaustif du bestiaire que l’on est amené à rencontrer lors de croisades contre ces défauts !
Les problèmes de majuscules
Que cela soit une mauvaise utilisation des majuscules en début de phrase ou sur les noms propres, les erreurs de majuscules font partie du monde de l’orthotypographie. Elles peuvent parfois avoir une incidence sur le sens de la phrase. Exemple : “Vous aussi vous aimez la Chine ?” et “Vous aussi vous aimez la chine ?” ne mettront pas d’accord les fans de voyages et de brocantes.
Combo ultime : les majuscules accentuées. En effet, c’est un grand sujet de débat dans de nombreux projets informatiques ! Et comme l’explique parfaitement le site du Projet Voltaire sur son article des majuscules accentuées, c’est une controverse qui ne date pas d’hier. Plusieurs raisons expliquent cette absence. En premier lieu, les contraintes techniques : les machines à écrire ne possédaient pas ces caractères, et dans l’imprimerie traditionnelle les caractères étaient souvent indisponibles et leur composition manuelle fastidieuse. Omettre ces accents facilitait l’apprentissage. Mais aussi, certaines personnes trouvaient que les accents sur les majuscules étaient inesthétiques ou perturbaient la fluidité de la lecture.
Toutefois, les technologies modernes ont changé cette manière de penser. À l’ère de l’informatique, il est beaucoup plus simple de nos jours de mettre en place ces majuscules accentuées. En outre, ces absences d’accents peuvent créer des ambiguïtés aussi bien sur la prononciation que sur le sens d’une phrase.
Pour vous aider, voici un petit récapitulatif de ces majuscules “spéciales” (n’hésitez surtout pas à vous servir d’un pense-bête tel qu’un post-it pour ne pas trop encombrer votre cerveau) :
Caractère
Windows
Mac
À
Alt + 183 ou Alt + 0192
Verr. Maj. + 0
É
Alt + 144 ou Alt + 0201
Verr. Maj. + 2
È
Alt + 212 ou Alt + 0200
Verr. Maj. + 7
Ç
Alt + 128 ou Alt + 0199
Verr. Maj. + 9
Les problèmes de ligatures
Pour rester dans le monde des caractères spéciaux, d’autres erreurs comme l’absence de ligature typographique peuvent être remontées. Nous parlons ici des “oe” qui devrait plutôt être sous la forme “œ” (Alt + 0156) ou des “ae” pour “æ” (Alt + 0230). Ce qui permet de dire sans faute que vous avez rédigé votre curriculum vitæ ou bien que vous avez plusieurs œufs dans votre panier !
Les problèmes de ponctuation
Tout comme les majuscules, les problèmes de ponctuation peuvent aussi altérer le sens de la phrase.
Exemple : Prenons l’exemple d’une phrase bien connue : « Il est tard. Et si on mangeait, les enfants ? », cela fait de vous une personne responsable, souhaitant la survie de ses progénitures. Alors que dire « Il est tard. Et si on mangeait les enfants ? », fait de vous… Attendez, ne bougez surtout pas – « Oui ? Allô, police ?… »
Point bonus accordé aux personnes qui font attention à la ponctuation des titres et des sous-titres ! Car en effet, ces derniers ne comportent pas de point à la fin même quand il s’agit d’une phrase complète.
Les problèmes d’espacements
Les problèmes d’espacement sont d’autant plus traîtres que les règles sont parfois inversées par rapport à l’anglais.
Exemple : En français, on ménage toujours une espace insécable (oui, au féminin !) avant le signe des deux points ; en anglais, jamais.
Mais une espace insécable, qu’est-ce que c’est ?
Une espace insécable, c’est une espace qui joue un rôle de “colle” entre le signe qu’elle précède et le signe qu’elle suit. C’est-à-dire que si la phrase est trop longue et nécessite un retour à la ligne, il faudra tenir compte de cette colle.
Si la phrase est “À 19 h 01, le mardi 6 février 2024, elle se dit : « Je le savais ! »”, il y a plusieurs espaces insécables, qui lient les signes suivants :
19 h 30 (deux espaces insécables : une avant et une après le “h”)
mardi 6 février 2024 (trois espaces insécables, une entre chaque mot)
dit : (une règle empirique est qu’en français, lorsque le signe de ponctuation est double, il y a une espace insécable devant)
« Je (toujours une espace insécable après le guillemet ouvrant)
savais ! » (le point d’exclamation est une ponctuation double, et il y a toujours une espace insécable avant le guillemet fermant)
Typiquement, dans un code HTML, vous trouverez des espaces insécables sous forme de .
Les problèmes de mise en forme
Le dernier type d’erreurs que nous citerons aujourd’hui est celles qui concernent la mise en forme. Et dans cette catégorie, nous pouvons inclure bon nombre d’erreurs tout comme les paragraphes mal indentés, les alignements incorrects du texte ou encore les polices de caractères inappropriées.
Conclusion
Au travers de ce bref aperçu, vous avez peut-être découvert quelques problèmes insoupçonnés. Encore une illustration que le monde de la qualité logicielle se nourrit de nombreuses spécialités et domaines d’expertise !
À (Alt+0192 ;)) bientôt pour de nouveaux articles !
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